Cérémonie 2019 : 17 nouveaux chercheurs financés par les Entreprises contre le Cancer

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Comme chaque année depuis 1964, les Entreprises contre le Cancer ont récompensé des chercheurs à la pointe de l’innovation en cancérologie. 17 équipes françaises se sont ainsi vues attribuer 340.000,00 € de subventions pour soutenir leurs travaux de recherche et contribuer, grâce aux entreprises, aux prochaines avancées décisives dans la lutte contre le cancer.

Plus de 32 millions d’euros récoltés par les Entreprises contre le Cancer au bénéfice de la recherche ont déjà permis bien des découvertes et soutenu directement et indirectement plusieurs générations de chercheurs engagés dans l’innovation en cancérologie, un domaine de pointe de l’excellence française.

 

Les lauréats 2019 des Entreprises contre le Cancer

Les 17 lauréats 2019 ont chacun reçu une subvention de 20.000,00 € pour soutenir leurs projets de recherche – Cérémonie 2019 des Entreprises contre le Cancer, le 2 octobre 2019 au siège du Medef à Paris – DR : Les Entreprises contre le Cancer

 

Signe des actions engagées pour que les femmes soient mieux représentées dans le monde de la recherche, plus de 40 % des candidats – 50 dossiers d’une extrême qualité scientifique – et des lauréats retenus dans le cadre de cet appel à projets 2019 sont des femmes. Une évolution saluée par les Entreprises contre le Cancer.

Ce sont donc 17 projets exceptionnels que les membres du Conseil scientifique des Entreprises contre le Cancer ont récompensé cette année dans deux catégories : Métabolisme et cancer (8 projets) et Processus métastatiques (9 projets). Ces 17 lauréats et leurs équipes incarnent la richesse et la diversité du monde de la recherche française, tous les organismes qui font la réputation de notre pays étant représentés au sein de ce palmarès 2019.

Alors que la France honore Jacques Chirac, le père du Plan Cancer de 2004, les Entreprises contre le Cancer sont plus que jamais convaincues du rôle décisif qu’elles sont appelées à jouer pour promouvoir l’innovation et le progrès scientifique, non seulement par leurs financements, mais aussi et surtout par leur capacité à mobiliser leurs dirigeants et salariés contre le cancer.

 

Catherine Tourette-Turgis, Cécile Hernandez et Élisabeth Tomé-GertheinrichsDe g. à d. : Catherine Tourette-Turgis, Cécile Hernandez et Élisabeth Tomé-Gertheinrichs – Cérémonie 2019 des Entreprises contre le Cancer, le 2 octobre 2019 au siège du Medef à Paris – DR – Les Entreprises contre le Cancer

 

Lors de la cérémonie, outre le dévoilement du palmarès, les Entreprises contre le Cancer ont proposé aux chercheurs, chefs d’entreprises, soutiens, élus et experts présents d’assister à trois courtes conférences – « keynotes » animées par des personnalités particulièrement inspirantes : 

Catherine TOURETTE-TURGIS
Enseignante-chercheure, fondatrice et directrice de l’Université des patients – Sorbonne, Catherine Tourette-Turgis est une figure internationalement reconnue de la lutte contre la maladie. Elle est intervenue sur la place de l’entreprise dans l’innovation contre le cancer.

Cécile HERNANDEZ
Championne paralympique et soutien des Entreprises contre le Cancer, Cécile Hernandez a livré un témoignage poignant sur les liens entre performance et lutte contre la maladie.

Élisabeth TOMÉ-GERTHEINRICHS
Directrice générale adjointe responsable du Pôle social du Medef, Élisabeth Tomé-Gertheinrichs a consacré sa keynote aux relations entre entreprises et santé.

A l’issue de la cérémonie un cocktail a permis à tous les participants d’échanger avec les lauréats et les amis des Entreprises contre le Cancer. 

 

 Découvrez le palmarès 2019 des chercheurs financés par les Entreprises contre le Cancer !

Catégorie Métabolisme et Cancer

 Nicolas Moniaux, Chargé de Recherche – INSERM
> Diabète et obésité : comprendre le développement et l’agressivité du cancer du foie
Des résultats obtenus au laboratoire ont révélé l’existence d’un mécanisme capable de retarder l’apparition du cancer du foie : la réduction de la O-GlcNAcylation. Ce mécanisme ajoute sur une protéine un résidu sucré issu de la transformation du glucose par les cellules. L’équipe de Nicolas Moniaux étudie l’influence sur l’apparition du cancer du foie de la disponibilité accrue en glucose rencontrée chez les patients souffrant de diabète, d’obésité et d’insulinorésistance.
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Sylvie Lagaye, Chargé de Recherches 1ère Classe – CNRS
> Identification de nouvelles cibles thérapeutiques de la fibrose hépatique et du cancer du foie chez l’homme
Avec 500.000 nouveaux cas par an, le carcinome hépatocellulaire (CHC) est le troisième cancer dans le monde par ordre de fréquence et le plus fréquent des cancers primitifs du foie. Il se caractérise par une forte probabilité de récidive et de métastases. L’équipe de Dr Sylvie Lagaye travaille sur les mécanismes de production d’énergie des cellules du foie ainsi que sur l’influence de facteurs immunitaires ou encore sur l’évaluation des nouvelles immunothérapies (seules ou combinées à d’autres thérapies). Objectif : identifier de nouveaux traitements pour les patients ayant un CHC trop avancé, en échec de traitement ou en récidive.
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Ander Arbelaiz, Chercheur Post-doctoral contractuel FRM
> L’oncogène ZEB1, un nouveau régulateur du métabolisme dans le cancer des voies biliaires
L’équipe d’Ander Arbelaiz s’intéresse aux cancers des voies biliaires, qui restent encore très difficiles à soigner par chimiothérapie ou chirurgie. Les chercheurs ont ainsi identifié une protéine (ZEB1) qui permet de produire assez d’énergie et de biomasse pour la croissance des cellules cancéreuses – cette protéine est d’ailleurs déjà impliquée dans la progression de plusieurs cancers. L’objectif de ces recherches est de comprendre les mécanismes de reprogrammation métabolique afin d’offrir de stratégies thérapeutiques innovantes pour traiter ce cancer, certes rare, mais dévastateur.
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Agathe Subtil, Directrice de Recherche – CNRS, Institut Pasteur
> Métabolisme des cellules tumorales : regardons donc ce que nous enseignent nos bactéries pathogènes !
Certaines bactéries très particulières, appelées bactéries intracellulaires car elles se multiplient dans nos cellules, ont développé des mécanismes de modification du métabolisme cellulaire pour répondre à leurs propres besoins. Notre projet repose sur le concept que certaines de ces modifications sont trouvées à l’identique dans la transformation tumorale, cette fois non pas pour soutenir la croissance bactérienne, mais pour alimenter la prolifération soutenue des cellules tumorales.
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Elisabetta Marangoni, Biologiste – Institut Curie
> Cancer du sein : vers de nouveaux traitements pour priver les métastases d’énergie
En étudiant les métastases osseuses de patientes avec un cancer du sein, l’équipe d’Elisabetta Marangoni a découvert que les cellules tumorales utilisaient un mécanisme particulier appelé respiration mitochondriale pour produire l’énergie nécessaire à leur croissance. Ce projet propose de bloquer ce mécanisme avec des nouveaux traitements qui vont ainsi priver les métastases d’énergie et qui pourraient, à terme, constituer une stratégie innovante pour la prise en charge des patientes.
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Frédérique Peronnet, Directrice de Recherche – CNRS
> Les Cyclines G, un nouveau marqueur des cellules souches cancéreuses ?
Les cellules cancéreuses prolifèrent de façon anarchique et les Cyclines sont parmi les principaux régulateurs de cette prolifération. Les Cyclines de la famille G sont très exprimées dans les cellules souches cancéreuses, des cellules à l’origine de l’initiation des tumeurs. Chez la mouche drosophile, les cellules mutées pour Cycline G présentent un métabolisme altéré, similaire à celui les cellules souches cancéreuses. L’équipe de Frédérique Peronnet veut profiter des nombreux outils génétiques développés chez la drosophile pour élucider le rôle des Cyclines G dans la prolifération des cellules souches cancéreuses.
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twitter.com/FredPeronnet

Benoît Miotto, Chef d’équipe, Chercheur CRCN – CNRS
> Améliorer les traitements anticancéreux en bloquant l’Hexokinase 2
L’Hexokinase 2, premier enzyme de la glycolyse, joue un rôle essentiel dans la cellule cancéreuse en favorisant leur prolifération, dissémination et résistance à certains traitements chimio-thérapeutiques. Pour autant, il n’existe toujours pas d’approches thérapeutiques en clinique permettant de bloquer efficacement et spécifiquement la fonction de HK2. Il est donc essentiel de mieux comprendre le mode d’action et les fonctions de l’Hexokinase 2 pour envisager des voies thérapeutiques nouvelles pour inactiver sa fonction dans la cellule cancéreuse.
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institutcochin.fr/la-recherche/drc/equipe-b-miotto

Souhila Medjkane, Maitre de Conférences – Université de Paris
> Un parasite pour reprogrammer le métabolisme des cellules cancéreuses
Le projet de recherche de Souhila Medjkane se base sur deux observations. La première c’est qu’une grande proportion des cancers présentent un changement majeur du métabolisme glucidique qui va constituer un levier important d’adaptation pour les cellules cancéreuses. La seconde est que la communication des cellules cancéreuses entre elles et avec les cellules environnantes joue un rôle clé dans le processus de progression de la tumeur, notamment à travers des vésicules appelées « exosomes ». Le laboratoire de Souhila Medjkane travaille sur le parasite Theileria, capable d’infecter des cellules immunitaires, avec l’ambition de comprendre comment ces vésicules qui transitent entre le parasite et la cellule hôte participent à la reprogrammation du métabolisme des cellules cancéreuses.
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Catégorie Processus métastatiques

 Clément Chapat, Chercheur – CNRS, École Polytechnique
> De nouvelles techniques pour décrypter l’expression des gènes des cellules tumorales mammaires
La formation de métastases est un événement critique du développement d’un cancer. À travers ses recherches, Clément Chapat explore la façon dont les gènes déterminant les capacités métastatiques des tumeurs sont régulés par des modifications chimiques appelées « m6A », qui modifient les ARN messagers de la cellule et donc la synthèse des protéines. Le Dr. Chapat et ses collaborateurs cherchent ainsi à développer des techniques innovantes de détection des m6A dans des cellules métastatiques.
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twitter.com/INSB_CNRS
twitter.com/polytechnique

Yegor Vassetsky, Directeur de Recherche CNRS – Chef d’équipe, Institut Gustave Roussy
> Les premiers pas d’une cellule cancéreuse
Les mutations et des anomalies chromosomiques apparaissant dans une cellule peuvent provoquer l’apparition d’un cancer. Cette cellule se multiplie plusieurs milliers de fois avant que le cancer devienne détectable. Or, il est actuellement impossible de détecter ces cellules malignes à un stade très précoce. Le projet de Yegor Vassetsky consiste à identifier et isoler en laboratoire la cellule maligne immédiatement après la survenue d’une anomalie chromosomique. Ces premiers pas de la cellule seront examinés attentivement pour comprendre les stades très précoces d’oncogenèse, mais aussi pour trouver les marqueurs permettant de l’identifier plus tôt et, peut-être, les médicaments capables d’arrêter ou de freiner sa croissance.
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Franck Toledo, Chef d’équipe Institut Curie – Professeur Sorbonne Université
> p53 « Breaking Bad », ou comment une protéine empêchant l’apparition de cancers devient pro-métastatique
La fonction principale de la protéine p53 est d’empêcher l’apparition de cancers. Dans la moitié des cancers humains, cette protéine est mutée. Une mutation particulière (p53Y220C) est présente dans environ 100.000 nouveaux cas de cancers découverts chaque année dans le monde. L’équipe de Franck Toledo a créé des souris porteuses de cette mutation et observé que celles-ci développaient très fréquemment des métastases. Le financement des Entreprises contre le Cancer permettra de comprendre comment cette p53 mutée favorise l’apparition de métastases.
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Mélina Heuzé, Enseignant-chercheur – Université Paris Diderot
> Un nouvel acteur impliqué dans le déplacement collectif des cellules cancéreuses
Dans certains cancers, les cellules cancéreuses deviennent capables de se déplacer en groupe, ce qui leur permet d’envahir de nouveaux tissus et de former des métastases. Mélina Heuzé et son équipe ont découvert qu’une protéine dénommée VAPA, régulant les zones de contact entre compartiments cellulaires, joue un rôle fondamental dans le déplacement collectif des cellules cancéreuses. Leur objectif est maintenant de comprendre précisément comment VAPA contrôle ce processus grâce à de la microscopie de pointe.
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Michel Gho, Directeur de Recherche, Chef d’équipe – CNRS
> Une protéine au cœur du dérèglement des cellules cancéreuses
Ce projet de recherche vise à comprendre comment une protéine, la Cycline-A, connue pour son rôle prépondérant dans le cycle cellulaire participe aussi à l’organisation spatiale des tissus. Michel Gho et son équipe ont révélé pour la première fois le rôle de la Cycline-A sur l’orientation de divisons au sein des tissus. Cette découverte les encourage à étudier l’implication de Cycline-A dans la dissémination des métastases, puisque la première étape de ce processus est associée à une désorganisation des tissus.
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Marc Pocard, Professeur – UMR 1275 INSERM, Université de Paris
> Des champs magnétiques et des nanoparticules pour comprendre comment dialoguent les cellules cancéreuses
L’équipe de Marc Pocard est convaincue que certains processus déterminants dans la progression du cancer ne sont pas seulement liés à la biologie, mais aussi à la physique, et notamment par les phénomènes d’écrasement observés en cas de multiplication cellulaire spontanée. C’est cette pression qui déclencherait la sécrétion des molécules impliquées dans la progression du cancer. Pour valider cette idée et reproduire artificiellement son hypothèse, l’équipe veut introduire dans des cellules cancéreuses des nanoparticules de fer avant de les « écraser » grâce à un champ magnétique. Elle espère qu’une analyse en laboratoire des molécules sécrétées permettra ensuite d’avoir une explication, simple, physique, pour comprendre le processus par lequel le cancer peut progresser.
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François Lallemand, Chercheur – Institut Curie
> Un nouveau cocktail de protéines pour mieux soigner le cancer du sein
La protéine anti-tumorale WWOX s’oppose à la formation des métastases de cancer du sein en maintenant l’intégrité du génome pour finalement tuer les cellules cancéreuses. François Lallemand et son équipe ont identifié une protéine impliquée dans la réparation de l’ADN (MERIT40) et une protéine indispensable à la survie des cellules (VOPP1) en tant que nouveaux partenaires de WWOX. L’objectif de ces recherches est de comprendre les relations entre ces protéines afin de mettre en évidence de nouveaux bio-marqueurs et de nouvelles cibles thérapeutiques contre le cancer du sein.
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Isabelle Petit, Chargée de Recherche – INSERM
> Traquer les microvésicules cancéreuses dans le sang des patients
Les cellules cancéreuses sécrètent des microvésicules qui se retrouvent dans la circulation sanguine et contribuent à la croissance de la tumeur et au développement des métastases en agissant comme des petits messagers. L’équipe d’Isabelle Petit veut identifier ces vésicules circulantes dans le sang de patients atteints d’un cancer de la peau, le mélanome. Détecter facilement les vésicules cancéreuses dans le sang permettra de développer de nouvelles approches pour le diagnostic et le suivi des malades.
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Damien Destouches, Maitre de conférences – IMRB INSERM U955, UPEC
> Comprendre les vésicules extracellulaires pour limiter la résistance aux traitements contre cancer de la prostate
Le cancer de la prostate avancé cause 8.700 décès par an. De nombreux traitements sont proposés aux patients mais des résistances thérapeutiques diminuent leur efficacité dans le temps, amenant à la formation de métastases et au décès. Un des mécanismes de ces résistances est la capacité d’adaptation des cellules tumorales. L’équipe de Damien Destouches veut étudier ces mécanismes de résistance en se focalisant sur un moyen de communication cellulaire : les vésicules extracellulaires.
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imrb.inserm.fr

 

Organismes de recherche représentés au palmarès 2019 :